Le Cancer du Sein et le Sport

Le cancer du sein et le sport : un duo bénéfique pour la santé physique et mentale

Le cancer du sein représente le cancer le plus fréquent chez la femme dans le monde. En France, environ une femme sur huit sera confrontée à cette maladie au cours de sa vie. Grâce aux avancées médicales, les taux de guérison s’améliorent considérablement, et la survie après un diagnostic s’allonge. Cependant, au-delà des traitements médicaux (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie), d’autres facteurs peuvent jouer un rôle important dans le parcours de soins, la récupération et la qualité de vie des patientes. Parmi eux, le sport ou, plus globalement, l’activité physique adaptée, apparaît aujourd’hui comme un allié précieux.

1. Activité physique et prévention du cancer du sein

De nombreuses études ont démontré que l’activité physique régulière réduit le risque de développer un cancer du sein, en particulier chez les femmes ménopausées. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une activité physique modérée à intense (au moins 150 minutes par semaine) peut réduire de 20 à 30 % le risque de certains cancers, dont celui du sein.

Ce bénéfice préventif s’explique par plusieurs mécanismes :

  • La régulation des hormones : l’exercice physique contribue à abaisser les niveaux d’œstrogènes, hormones dont la production excessive est liée à certains cancers hormonodépendants.
  • La réduction de la masse graisseuse : l’obésité est un facteur de risque reconnu du cancer du sein, notamment après la ménopause. Le sport permet de contrôler son poids de manière saine.
  • L’amélioration de l’immunité : le système immunitaire est renforcé par l’activité physique régulière, ce qui peut contribuer à une meilleure détection et élimination des cellules anormales.

2. Le sport pendant les traitements : un changement de paradigme

Autrefois, les patientes atteintes de cancer étaient souvent invitées à se reposer et à éviter les efforts physiques pendant la durée des traitements. Aujourd’hui, ce paradigme est renversé. De nombreuses études ont montré qu’une activité physique encadrée et adaptée pendant la chimiothérapie ou la radiothérapie apporte de nombreux bénéfices.

Bienfaits physiques :

  • Réduction de la fatigue : la fatigue est l’un des effets secondaires les plus invalidants des traitements. Paradoxalement, une activité modérée et régulière permet de diminuer cette fatigue.
  • Préservation de la masse musculaire et de la densité osseuse, souvent altérées par les traitements.
  • Amélioration du système cardio-respiratoire, favorisant une meilleure tolérance aux traitements.
  • Réduction des douleurs post-chirurgicales, notamment après une mastectomie ou une chirurgie conservatrice.

Bienfaits psychologiques :

  • Le sport est un puissant levier contre l’anxiété, le stress et la dépression, souvent ressentis pendant le parcours de soins.
  • Il favorise l’estime de soi et aide à reprendre possession de son corps, parfois malmené par la maladie.
  • Il permet aussi de briser l’isolement, en particulier lorsqu’il est pratiqué en groupe ou dans des structures adaptées.

3. Après les traitements : le sport pour mieux reconstruire sa vie

Après la fin des traitements actifs, de nombreuses femmes ressentent un vide : si le suivi médical s’allège, les séquelles physiques et psychiques, elles, peuvent persister. Le sport devient alors un outil de réhabilitation global.

  • Il aide à retrouver une forme physique et une énergie durable.
  • Il participe à la réduction du risque de récidive : une étude publiée dans le Journal of Clinical Oncology a montré que les femmes pratiquant 3 heures de marche rapide par semaine après un cancer du sein avaient un taux de récidive plus faible que celles sédentaires.
  • Il constitue une forme de résilience, un moyen de se reconnecter à la vie et à soi-même.

4. Quel type de sport pratiquer et à quelle intensité ?

Il n’est pas nécessaire de devenir une athlète de haut niveau pour bénéficier des effets positifs du sport. L’essentiel est la régularité et l’adaptation de l’activité en fonction des capacités physiques de la patiente, de son état de santé général, et de son traitement.

Activités recommandées :

  • La marche rapide, la natation, le vélo, la danse, le yoga, ou encore le tai-chi sont particulièrement adaptés.
  • Les exercices de renforcement musculaire doux (comme le pilates) sont également bénéfiques pour entretenir la tonicité et l’équilibre.
  • L’aquagym est appréciée pour son aspect doux et ludique, tout en sollicitant l’ensemble du corps.

Activité physique adaptée (APA) :

Il existe aujourd’hui des programmes d’activité physique adaptée, encadrés par des professionnels formés pour accompagner des patients atteints de maladies chroniques ou de cancer. Ces programmes sont souvent proposés dans des hôpitaux, des maisons sport-santé ou par des associations locales.

5. Des témoignages inspirants

De nombreuses femmes témoignent de l’importance qu’a eu le sport dans leur parcours de guérison. Certaines sont allées jusqu’à relever des défis sportifs : marathons, randonnées de plusieurs jours, traversées à vélo… Ces exploits, bien qu’impressionnants, ne sont pas une fin en soi. Le plus important est de se (re)mettre en mouvement, à son rythme, et de trouver du plaisir dans l’effort.

6. Les freins et comment les dépasser

Malgré ses nombreux bénéfices, l’intégration du sport dans la prise en charge du cancer du sein rencontre encore plusieurs obstacles :

  • La fatigue intense liée aux traitements.
  • La peur de se blesser ou d’aggraver les symptômes.
  • Le manque d’information des patientes et parfois du corps médical.
  • L’absence d’accès à des structures adaptées ou de moyens financiers.

Pour y remédier, les professionnels de santé sont de plus en plus formés à prescrire de l’activité physique adaptée, et certaines mutuelles ou collectivités locales proposent des aides pour financer ces programmes. Il existe également des associations, comme RoseUp, Keep a Breast ou La Ligue contre le cancer, qui soutiennent activement l’intégration du sport dans les parcours de soins.


Conclusion

Le sport est bien plus qu’un complément dans la lutte contre le cancer du sein. Il devient une véritable thérapie non médicamenteuse, reconnue scientifiquement, capable d’agir à la fois sur le corps, le mental, et la qualité de vie globale des patientes. Il représente un acte d’empotement, un moyen de reprendre le contrôle sur son corps et sa vie face à une maladie bouleversante.

Que ce soit pour prévenir la maladie, mieux vivre les traitements ou se reconstruire après, bouger est une force. Et chaque pas, chaque respiration, chaque mouvement compte.

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